avec HARMONIA LENIS • SUPER-TELEMANN, ce célèbre inconnu
6 Trios, 1718
SUPER-TELEMANN, ce célèbre inconnu
« Puisque l’on ne peut avoir les meilleurs [Telemann et Graupner], il faut donc prendre les médiocres [Bach]. »
(9 avril 1723, Procès-verbal des délibérations du Conseil de Leipzig)
Le titre de ce programme reprend celui – volontairement provocateur – d’un livre de Gilles Cantagrel, qui montre avec humour combien la renommée de Telemann est différente de nos jours, comparée à la célébrité dont il jouissait de son vivant ; et se pare des atours des super-héros de nos jours tels que Batman et Spiderman.
Contrairement à grand nombre de ses contemporains, Georg Philipp Telemann ne naît pas dans une famille de musiciens. Ses parents, descendants d’une lignée de pasteurs luthériens, souhaitaient lui voir faire une brillante carrière universitaire et Telemann apprit, seul, à jouer de divers instruments comme le violon, la flûte, la cithare et le clavecin. Il fit rapidement preuve d’un grand talent musical et commença à composer ses premiers morceaux dès l’âge de dix ans, souvent en secret et sur des instruments prêtés. A douze ans, il compose son premier opéra, Sigismundus. Pour le détourner d’une carrière musicale, sa mère confisque alors tous ses instruments et l’envoie en pension. Elle ignore probablement que le surintendant y est passionné par la musique et qu’il proposera à Telemann de composer chaque semaine des motets pour le chœur de l’église, ainsi que des airs de circonstances…
C’en est fait, Telemann est lancé sur sa voie, et il apparaîtra finalement comme l’un des compositeurs les plus prolifiques de tous les temps : près de 6000 œuvres, dont environ 3700 nous sont parvenues – douze séries de cantates, une centaine d’oratorios, 44 passions, plus de 600 ouvertures à la française, 40 opéras et de nombreux concertos, suites orchestrales, quatuors, sonates.
C’est à son corpus immense de musique de chambre que ce programme veut rendre un modeste hommage.
Il s’agit de mettre principalement en lumière les Six Trios de 1718 – premières compositions imprimées de Telemann – qui sont les plus exigeants techniquement parmi son cycle de musique de chambre de 1715-1718.
Contrairement à Jean-Sébastien Bach et ses grandes œuvres pour soliste (les partitas pour clavecin), on trouve chez Telemann, une musique de chambre conviviale, dont la facture s’adapte merveilleusement au langage de chaque instrument utilisé. Les multiples réimpressions des Trios confirment que cette conception répondait à un besoin des musiciens de l’époque.
Etant donnée leur variété instrumentale, ce genre d’opus convenait parfaitement aux cercles musicaux, même si Telemann a probablement destiné en premier lieu ces Trios aux musiciens d’une chapelle de cour : il a dédié ces opus au duc Frederic II de Saxe, qui lui avait offert le poste de maître de la chapelle de la cour à Gotha (que Telemann déclinera, mais dont il se servira habilement pour obtenir du Conseil de Francfort une augmentation de salaire non négligeable de 100 florins par an !).
Ce nouveau projet des Timbres avec Telemann s’inscrira dans la durée : tout d’abord ce programme instrumental pour rendre justice à ce génial compositeur – sous-estimé de nos jours – avec l’enregistrement des 6 Trios de 1718 par Les Timbres et Harmonia Lenis (ensemble partenaire au Japon).
Puis la création d’un concert théâtralisé (à l’été 2025), visant à remettre dans un contexte original cette musique à la fois pleine d’humour et de profondeur, notamment à travers le seul grand voyage que fit Telemann, à Paris en 1737 et 1738.
Avec
LES TIMBRES (France)
Yoko Kawakubo violon
Myriam Rignol viole de gambe
Julien Wolfs orgue et clavecin
& HARMONIA LENIS (Japon)
Kenichi Mizuuchi flûtes à bec
Akemi Murakami clavecin et orgue
élaboration du concert théâtralisé en collaboration avec Emmanuel Ménard
Les autres « célèbres inconnus » invités pour l’occasion de l’enregistrement :
/ Stefanie Troffaes traverso
/ Yukiko Murakami basson
/ Elena Andreyev violoncelle
/ Benoît Laurent hautbois
/ Yuki Koike violon
Programme
PREMIÈRE PARTIE
PRÉSENTATION de Georg Philipp TELEMANN (1681-1767)
– Vater unser in Himmelreich
– Nouveaux Quatuors, n°6 en mi mineur
Prélude, Gai, Vite
TRIOs avec CLAVECIN OBLIGÉ
Essercizii musici (Hambourg, 1740)
Largo, Presto, Siciliana, Vivace
FANTAISIES pour INSTRUMENT SOLO
pour violon solo, Siciliana
pour flûte à bec solo, Vivace
pour viole de gambe solo, Vivace
pour clavecin solo, Allegro
SONATES MÉTHODIQUES
– sonate méthodique n°3, Grave
– concerto en mi Majeur pour violon, viole de gambe et basse continue, Allegro
6 TRIOS (1718)
Trio n°2 en la mineur pour flûte à bec, violon et basse continue
Affettuoso, Vivace, Largo, Allegro
ENTRACTE
SECONDE PARTIE
Le LIEN entre BAROQUE et PRÉ-CLASSIQUE
– Johann Sebastian BACH (1685-1750), Presto
– Georg Philipp TELEMANN, Soave
– Carl Philipp Emmanuel BACH (1714-1788), Vivace
CORELLI ou TELEMANN ?
à vous de deviner quelle pièce est de Corelli, et quelle pièce est de Telemann
Arcangelo CORELLI (1653-1713), sonates en trio opus 4 (1694)
ou
Georg Philipp TELEMANN, sonates corellisantes (1735)
Largo, Largo, Allemanda Presto, Allemanda Presto
SUITE POLONAISE
– Hanasky
– Rondeau Hanaguoise
– Polonoise
– Mezzetin en turc
À la FRANÇAISE
à vous de deviner quelle pièce est de Couperin, et quelle pièce est de Telemann
– François COUPERIN, Les Nations (Paris, 1726)
La Françoise Gracieusement, Gaiement
entrelacés à
– Georg Philippe TELEMANN,
Nouveaux Quatuors (Paris, 1738), n°6 en mi mineur, Gracieusement
Six Quatuors (Paris, 1730), n°5 en mi mineur, Réplique
puis pour finir
– Georg Philippe TELEMANN,
Nouveaux Quatuors (Paris, 1738), n°6 en mi mineur, Modéré