à 10 avec voix • William Byrd

Consort Songs & Music

William BYRD (1539/40-1623)

Son nom est volontiers associé à celui de Tallis, dont il fut sans doute l’élève. Catholique affirmé comme son aîné, il parvint lui aussi à traverser sans drame majeur les persécutions et les troubles de la Réforme. Il est vrai que son talent lui valut de bénéficier durablement des faveurs de la reine Elisabeth, elle-même très musicienne, qui fit de lui avec Tallis un membre de la Chapelle royale et eut le bon goût de fermer les yeux sur son militantisme.

Byrd s’acquitta ainsi avec autant de conscience professionnelle que de talent des devoirs de sa charge en composant, à côté des messes et psaumes exaltant sa foi catholique, un grand nombre d’œuvres vocales religieuses répondant aux exigences du culte anglican, des œuvres qui d’ailleurs ont pour une large part établi sa renommée de compositeur.

Cependant, c’est au moins autant le grand virginaliste élisabéthain que l’on retient aujourd’hui. Byrd nous a laissé plus de cent vingt pièces pour clavier. Dans cette production, la plus grande variété est de mise : on y trouve des fantaisies ou voluntaries, qui sont des pièces assez savantes, le plus souvent construites sur un motif original, où Byrd apparaît comme un très fin contrapuntiste. Y figurent également des danses de diverses sortes et également une grande variété de variations (et autres grounds), souvent sur des airs populaires, où, sous des titres volontiers évocateurs (John come kisse me now, The Bells, Go from my Window).

Compositeur fabuleusement éclectique, Byrd a aussi puissamment contribué à l’essor de la musique pour ensembles, pour laquelle Henri VIII avait montré de l’intérêt en dotant sa cour d’un véritable orchestre de chambre. Ainsi connut-on cette formidable vogue des consorts (de flûtes et surtout de violes) et autres broken consorts (réunissant des instruments de deux familles) à laquelle on doit un bon nombre de petits chefs-d’œuvre.

Ce programme puise dans l’œuvre profane pour voix, consort et virginal du grand Byrd, alliant questions métaphysiques et réponses légères, mélancolie sensuelle et gaieté pétillante. La part belle est faite également aux consort-songs, une forme de madrigal où seul un chanteur se fait entendre, permettant ainsi une intelligibilité du texte bien plus prononcée, et où les autres lignes du contrepoint sont assurées par des instruments.

Programme

William BYRD (1539/40-1623)

What is life
Come woeful Orpheus
This sweet and merry month of may
Browning
Upon a summers day
Qui Passe: for my Lady Nevel
Ah silly soul
While that the sun
John come kiss
If women could be fair
In Nomine V
My mistress had a little dog
Come drink to mee (catch)
Content is rich
Ye sacred muses
Pavan à 5
In winter cold
Lullaby

Distribution

Hannah Morrison soprano
Elodie Fonnard soprano
Mark Chambers contre-ténor
Marc Mauillon baryton
Yoko Kawakubo violon
Lucile Boulanger, Myriam Rignol, Etienne Floutier et Pau Marcos Vicens viole de gambe
Julien Wolfs orgue et muselaar